l’alarme s’arme
La trotteuse s’affole
Les gendarmes gueulent
Et les putes racolent.
Dans la rue
Mille lumières
Collent les trottoirs sales.
Les semelles compensées,
Martèlent le goudron
Noir d’humidité.
Partout ça pue
Sur la chaussée.
Reflets de phares
Balayent la zone
Les coupes-gorges
Révèlent deux
Pauvres terreurs
Liant les sueurs
Le pantelon sur les genoux
Pour quatre sous.
La ville s’arme
Pour une nuit
Morte d’ennui
Le brouillard gagne.
Endolories
Chaques silhouettes
Qui s’apuient
Sur les façades.
Et stagnent
les yeux gonflés
Sans cesse refardés
Pour repartir au bagne.
La grande mixité
Des besoins à combler
fait l’inflation des prix
Selon les variétés.
Mes reines de la nuit
Si belles à l’intérieur
Sont dotés par la vie
D’un drôle de labeur.
A vos espoirs rendus
A l’entrées des frontières.
A vos âmes charnues
Qui dans les rues s’affairent.
L’alarme s’arme
La trotteuse s’affole.
Le jour terrasse le sombre
Et les reines s’étiolent.